Grenouille de Graf Pelophylax kl. grafi (à confirmer), Apricale, juin 2016

Avril-juin 2016

Bulletin internautique de l’Association Piotr-Tchaadaev

Pour la rédaction d’un éditorial, mais aussi bien pour la rédaction d’une « simple » lettre, chaque jour de retard oblige à prendre en compte de nouveaux événements, le plus souvent dramatiques hélas !, ou en tout cas très préoccupants. Il en va ainsi pour ce numéro de printemps bien tardif du Volantino, qui se voit obligé de prendre acte du « Brexit », une nouvelle sinistre farce de la politique européenne.

Nous empruntons volontiers le mot « farce » à Gianluca Paciucci (voir ses deux Lettres marranes publiées dans ce numéro), sachant que ce mot issu du latin impérial farsus nous vient bien du domaine de la cuisine, avec le sens que nous lui connaissons encore aujourd’hui : « un hachis d’aliments à mettre dans une préparation culinaire » (Le Robert, Dictionnaire historique).
Quant à la farce « plaisanterie, mauvais tour », elle date de 1330 (ibidem). Le « dindon de la farce » est lui bien plus tardif (d’après une pièce de Feydeau de 1898 intitulée Le Dindon), mais semble bien promis à l’éternité…

Une lueur d’espoir nous vient cependant de l’héritage d’Albert Einstein. Dans un article très intéressant du Monde daté du 11.02.2016, David Larousserie nous expliquait ce qu’étaient les « ondes gravitationnelles » : « des vibrations venues de l’espace et d’une étrange nature (…) détectées sur Terre (et) confirmant une prédiction d’Albert Einstein vieille d’un siècle ».

« Ces tressautements, baptisés « ondes gravitationnelles », compriment et dilatent à la vitesse de la lumière l’espace-temps qui nous entoure, comme le son le fait avec l’air. « Ou comme du veau en gelée tremblote lorsqu’on le secoue », aime à dire Thibault Damour, spécialiste de la relativité générale à l’Institut des hautes études scientifiques de Bures-sur-Yvette (Essonne). » (ibidem).

Ce qui est réjouissant dans cette découverte, outre son aspect scientifique, c’est la référence au veau, que le Dr Federmann pratique avec une louable persévérance, en citant à l’envi Bertolt Brecht (1898- 1956):«L’homme est bon, mais le veau est meilleur», extrait des Dialogues d’exilés (Flüchtlingsgespräche), publiés à titre posthume en 1961.

Entre la farce et le veau en gelée, les lecteurs du Volantino sont, nous semble-t-il, parés pour un bel été… que nous leur souhaitons en tout cas.


Il Volantino Europeo n°52

Avril-juin 2016
Bulletin internautique de l’Association Piotr-Tchaadaev