Vue aérienne du Chiemsee (RFA), janvier 2018
Octobre novembre décembre 2017
Bulletin internautique de l’Association Piotr-Tchaadaev
Il se trouve encore quelques naïfs pour oser penser, et parfois même dire, que la Chute du Mur de Berlin, en 1989, donc voici bientôt trente ans, a été un grand rendez-vous manqué de l’histoire, en particulier pour l’Europe et ses peuples. A côté d’eux, et beaucoup plus nombreux sans doute, les cyniques, les opportunistes, les pragmatiques, les adeptes du politiquement correct et de la realpolitik, ont prospéré et gagné les batailles des marchés et de la finance, en reléguant le spectre de la Guerre froide au magasin des antiquités terrifiantes. Les choses sont évidemment un peu plus compliquées, mais la principale victime de toutes ces évolutions est sans doute… la démocratie. Non seulement la politique de la Russie, à l’intérieur comme à l’extérieur, a fait ressortir le fantôme de la Guerre froide de sa naphtaline, mais les avancées des « populismes », à l’Est comme à l’Ouest de l’Europe, semblent aussi inévitables qu’inquiétantes.
Il est de bon ton de dire que tout cela vient de ce que les masses n’ont pas été suffisamment écoutées par leurs dirigeants. Peut-être faudrait-il même dire qu’elles ne l’ont pas été du tout, et que bien des dirigeants ont pris le train du populisme en marche lorsqu’ils ont compris que cela plaisait et pouvait rapporter gros en voix. Si la France et l’Allemagne ont su garder un cap démocratique (parlementaire en tout cas) et européen, il n’en a pas été de même pour l’Angleterre et son calamiteux Brexit, pur effet d’une sordide manipulation électorale. Contrairement à ce que disent ses promoteurs de tout poil, le référendum n’est probablement pas un outil démocratique. En Europe centrale et orientale, l’inquiétude croît chaque jour pour l’Etat de droit et les libertés.
A qui la faute ?
Le projet européen* a probablement manqué de pédagogues et de personnalités politiques convaincus et convaincants, surtout depuis son élargissement à (28 – 1), même si celui-ci est en soi une excellente chose. Si le résultat des prochaines élections hongroises le 8 avril semble couru d’avance, la fièvre qui saisit en ce moment l’Italie dans l’attente du scrutin du 4 mars comporte des pics préoccupants : certains n’hésitent pas à dire que le fascisme est aux portes du pays, et que si Mussolini revenait, il serait élu… Motif dont s’est emparé le cinéaste Luca Miniero pour tourner Sono tornato (Je suis revenu) ** (2018), film comique ayant eu un accueil mitigé. Abbia pazienza !
* https://europa.eu/european-union/index_fr
Il Volantino Europeo n° 58
Octobre novembre décembre 2017
Bulletin internautique de l’Association Piotr-Tchaadaev